QUI OSE VAINCRA
PAUL Bonnecarrère est né
en 1925. À la libération de Paris, il s’engage dans le 1er Régiment
de chasseurs parachutistes où il reste jusqu’à la fin des hostilités. Il devient
alors correspondant de guerre et on le trouve partout où la France se bat encore :
Indochine, Tunisie, Maroc, Algérie, Suez.
Au cours de ces
campagnes, il vit avec les troupes de choc et lie de solides amitiés qui le
font rêver d’un ouvrage sur les dernières guerres coloniales de l’Armée
française. Un jour, il se trouve en perdition au Sahara où son avion vient de s’abattre
et il est recueilli par une patrouille de légionnaires. « C’est alors, dit-il,
que je décidai que mon livre porterait sur la Légion étrangère. »
Ce sera Par le sang versé (1968),
consacré aux campagnes de la Légion étrangère en Indochine (dans Le Livre de
Poche).
Qui ose vaincra commence en juin 1940 à
Londres où un jeune capitaine de trente ans crée une unité parachutiste dont il
est le chef… et le seul soldat. L’épopée se termine en avril 1945 en Hollande
quand deux régiments entiers de parachutistes français sautent en avant des
lignes alliées pour préparer la mise à mort de l’Allemagne. Entre temps, ce
sont les incroyables péripéties vécues par ces volontaires : le premier
saut effectué en opération est l’œuvre d’un stick français ; en Crète un
groupe de six hommes réalise une des plus belles actions de commando de la Seconde
Guerre mondiale ; le débarquement du 6 juin est préparé, au Jour J-1, par
un largage de parachutistes S.A.S, et le premier mort de la libération n’est
pas un soldat américain, mais un caporal français ; en Bretagne les 2ème
et 3ème R.C.P. affrontent les Allemands dans la furieuse
bataille de Saint-Marcel ; au sud de la Loire, des poignées de jeeps
armées de mitrailleuses d’aviation s’aventurent en territoire encore occupé et
font prisonniers des unités entières de la S.S., abrégeant ainsi la durée des
hostilités en France.
Au passage, on apprendra,
entre autres révélations historiques, que les parachutistes français ont, par
deux fois, exercé une influence décisive sur le cours de la guerre : le
commando de Crète sauva l’île de Malte et assura la victoire des Alliés en
Méditerranée ; les parachutages en Bretagne empêchèrent 150 000
Allemands de déferler sur les plages normandes du débarquement. Du désert de
Libye aux frontières de l’Allemagne, les parachutistes de la France libre ont
sur tous les champs de bataille fait triompher leur orgueilleuse devise : « Qui
ose vaincra ».